Burkina-Faso: Résurgence de l’affaire des parcelles spoliées aux populations entre 1995 et 2015 / Les institutions appelées à siffler la fin de la récréation

Sous le long règne de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, de multiples exactions, parfois inimaginables, ont été commises par ses collaborateurs, ses militants ou ses proches. Depuis sa destitution en 2014, les dossiers ne finissent de resurgir. Différents types de délits et crimes dont les crimes financiers,  des violations des textes et droits de leurs concitoyens, expropriation de vastes parcelles de terrain, et autres… ont été perpétrés sans pitié, par ceux qui étaient aux affaires, enfonçant davantage les populations déjà vulnérables, dans une misère indescriptible.

Ainsi une enquête a révélé que « des influentes personnalités tels que des promoteurs immobiliers, des hommes politiques et des fonctionnaires, se sont taillées illégalement des milliers de parcelles, en spoliant des populations défavorisées ».

Selon cette commission d’enquête parlementaire sur le foncier urbain au Burkina Faso, « plus de 105 000 parcelles ont  illégalement acquises entre 1995 et 2015 dans 15 communes urbaines du pays »

Ces parcelles ont été acquises à des prix dérisoires (25000 francs le mètre carré), et sont revendues aujourd’hui à des coûts exorbitants.

A titre d’exemple, Alizèta Gando Ouédraogo, la belle-mère de François Compaoré, à travers ses trois sociétés immobilières, a acquis dans des conditions condamnables, près de 68 000 parcelles à Ouaga 2000, à Yagma et à Nioko 2.

A Bobo-Dioulasso (ouest), l’ex directeur régional de l’Urbanisme Ousseni Zoromé et son chef de service, Arouna Bonsa, se sont partagés 535 parcelles en procédant à des morcellements irréguliers d’espaces verts.

L’ex maire central qui n’est pas censé attribué de terrains parce qu’il ne dispose pas de territoire à lotir, Salia Sanou a pourtant attribué 500 parcelles.

A Kongoussi (centre-nord), le maire Daouda N. Zoromé, le receveur des domaines Pierre Koara et le directeur régional de l’Urbanisme Justin Yaméogo se sont partagés 20 réserves, avec leurs enfants, épouses et amis.

L’ex maire Zacharia Sawadogo a quant lui, revendu 118 parcelles à usage commerciale, pour 20 millions de FCFA chacune.

Voilà quelques noms des individus, qui avaient usé de leur pouvoir et de leur poche, pour se tailler la part du gâteau, à cause de leur relation ou leur militantisme pour le régime d’alors.

Aujourd’hui, l’heure de retourner aux populations et à l’Etat ces biens fonciers, acquis illégalement ou de façon abusive a sonné. Il est impératif que l’Assemblée Législative de Transition, la justice et autres institutions compétentes réagissent promptement avec rigueur, afin de mettre fin à ce commerce qui ne profitent qu’aux pilleurs des biens publics, au grand dam des populations spoliées.

« L’accaparement des terres est un phénomène d’appauvrissement de la population », dixit  Léon Koama, inspecteur des impôts.

 Le Président Traoré, mène aujourd’hui une bataille non seulement contre les terroristes, mais aussi contre la corruption et les biens mal acquis. Car selon lui, le développement du pays, qui fait aussi partie de ses missions doit aussi passer nécessairement par cette lutte.

 

 

Awa

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