Gabon: Le Général Oligui Nguema dénonce l’appréciation des coups d’Etat à géométrie variable que fait la France
La France se croyant propriétaire de certains territoires du continent noir, a pris depuis la nuit des temps un plaisir malsain à toujours s’immiscer dans les affaires politiques de ses anciennes colonies, cherchant à toujours placer son mot. C’est ce paternalisme que rejettent aujourd’hui les panafricanistes et leaders éclairés, notamment la nouvelle génération des Chefs d’Etat parvenus au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat. Du Mali au Gabon, en pensant par le Burkina et le Niger, les dirigeants estimant qu’il est temps de prendre la destinée de leurs pays en main, n’entendent plus se laisser dicter la conduite à tenir par une quelconque puissance du monde.
Au cours d’une rencontre avec des officiels français, le Président de la transition gabonaise le Général Brice Clotaire Oligui Nguema n’ est pas passé par quatre chemins pour faire comprendre à la France que le Gabon n’a fait que dupliquer ce qu’elle même a cautionné et applaudi en 1958. Le nouveau dirigeant du Gabon trouve incompréhensible que le coup d’Etat réalisé par le général de Gaule en mai 1958 pour poser un nouveau fondement de la république française est jusqu’aujourd’hui perçu comme une acte salvateur, et la France vénère toujours la mémoire de celui là qu’il considère comme le libérateur. Mais au même moment, elle met en cause les événements du 30 août qui ont permis de libérer le peuple gabonais d’une dynastie cinquantenaire et de lui permettre le remettre le Gabon sur une nouvelle voie pour le développement.
Pour le chef de la junte gabonaise, il n’y a pas lieu de laisser la France critiquer les décisions politiques des pays francophones ayant fait le choix de faire table rase du passé et de réécrire une nouvelle page de leur histoire afin de se mettre sur le chemin d’une évolution politique et économique, pour l’intérêt supérieur de leurs nations.
Rémi M’ba