Nigeria: Quand l’explosion en février 2023 du navire Trinity Spirit suscite toujours des interrogations

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En février 2023, explosait Trinity Spirit un vieux navire pétrolier rouillé, flottant au large des côtes nigérianes et contenant 40 000 barils de pétrole. 8 mois après la drame qui a coûté la vie à 5 personnes et deux autres disparues dont les corps les corps n’ont jamais été retrouvés, les questions hantent toujours les esprits.

Le navire, vieux de 46 ans, était dans un état de délabrement presque total. Au bord de la rupture mécanique en somme, à en croire Patrick Aganyebi, membre d’équipage survivant.

« Le navire est si vieux et depuis que nous travaillons, même depuis qu’il est au Nigeria, ils ne l’ont jamais mis en cale sèche pour l’entretenir. Il n’y a pas de personnel médical qui s’occupe de nous. Nous n’avions pas de responsable de la sécurité à bord lorsque l’incident s’est produit », raconte -t-il.

L’éblouissement causé par l’explosion, a entraîné des problèmes de vue chez cet ancien opérateur de maintenance. Alors que sur le plan juridique, le navire n’était pas aussi en règle, difficile d’établir ainsi les responsabilités civiles.

« Lorsque du pétrole brut est stocké à bord d’un navire, un navire qui n’a pas de pavillon. Un navire qui n’a pas de société de classification ni d’assurance. Je veux dire que n’importe qui devrait savoir que c’est un accident qui risque de se produire. Lorsque l’explosion s’est produite, il y a eu des morts. Des gens sont morts. Le navire n’ayant pas d’assurance, comment, je veux dire, qui sera responsable ? »,  se demande Yinka Agidee, avocate spécialisée dans l’énergie.

Alors que les services de l’État, en charge de la sureté maritime sont attendus pour faire intervenir, c’est le statu quo qui demeure depuis le drame. La lumière n’est pas faite sur les causes de l’explosion et les poursuites engagées contre deux membres d’équipage abandonnées, déplore l’avocate, avant de poursuivre.

« Une chose est claire, la NIMASA (Nigerian Maritime Administration and Safety Agency) avait son rôle, la NUPRC (Nigeria’s Upstream Petroleum Regulatory Commission) avait son rôle et ce navire a certainement, vous le savez, bafoué certaines de ces réglementations, ce qui aurait dû entraîner des sanctions. Si elles n’ont pas été prises, nous devons savoir pourquoi ».

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