Centrafrique: Débats sur la modification de la Constitution de 2016/ Héritier Doneng apporte son soutien

La révision de la Constitution de 2016 ne cesse de défrayer la chronique en Centrafrique. La question sera au cœur de la session extraordinaire de l’Assemblée Nationale, pourtant officiellement consacrée à la loi relative aux Finances et à « d’autres textes de lois en souffrance ». Elle est ouverte vendredi 19 août et se déroulera jusqu’au 2 septembre. Tous les regards sont tournés vers le parlement de qui, plusieurs associations politiques et civiles soucieuses d’une sortie pacifique de la crise socio-politique qui secoue le pays, attendent la convocation d’une Assemblée constituante, chargée d’écrire une nouvelle Constitution.

Parmi ces organisations, figure le Front Républicain. Interrogé sur la question au téléphone par les confrères de RFI, Héritier Doneng, porte-parole du parti, espère vivement que les travaux à l’hémicycle aboutissent à la mise en place de cette assemblée. « Il faut mettre en place une assemblée constituante, pour nous c’est salutaire, et on attend vraiment ça, on veut que ce soit tenu pendant la session de l’Assemblée nationale qui vient de s’ouvrir. »

Il sied de convenir que la constitution de 2016 n’est plus d’actualité. Elle a été rédigée et adoptée dans un contexte où les autorités et acteurs de la vie politique et judiciaire d’alors cherchaient des voies et moyens pour sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouvait. Pour y parvenir, le texte avait été rédigé de façon que certaines lois ont été écrites pour empêcher le retour aux affaires des auteurs immédiats et indirects de cette crise.

Il est aujourd’hui de bon ton de corriger ces imperfections afin de donner une chance égale à tous. C’est ce que confirme Héritier Doneng quand il explique : «  Nous nous sommes rendus compte que cette Constitution est déjà caduque. Parce que cette Constitution ne respecte plus nos réalités. Nous voulons une Constitution qui prenne en compte l’aspect politique, économique, social, culturel et environnemental du pays. Segundo, nous avons dit que cette Constitution est discriminatoire. Parce que cette Constitution interdit à tout citoyen centrafricain âgé de moins de 35 ans d’être président de la République, alors comment va-t-on dire qu’on demande aux jeunes de participer pleinement au processus démocratique du pays et on va interdire à ces jeunes d’être candidats ? ! Donc, il faut que toutes les couches de la population centrafricaine soient représentées dans cette nouvelle Assemblée constituante ».

Ceux qui s’opposent à la révision constitutionnelle disent craindre une répétition du scénario de 2013, qui a justement conduit à la constitution en débat aujourd’hui. Cette inquiétude sans fondement n’a aucune raison d’être, étant donné que le président Touadéra n’a un seul instant posé un acte qui traduise une quelconque volonté de se maintenir au pouvoir par un coup de force. C’est justement pour rassurer ces compatriotes qu’il a annoncé la tenue prochaine d’un réferendum pour permettre au peuple de s’exprimer librement à travers les urnes.

Le président du Front républicain et directeur de cabinet du ministère de la Jeunesse et des Sports avait déjà tenu à soulever ce point en mars dernier lors des débats du dialogue républicain censé mettre un terme à la crise qui secoue la Centrafrique depuis plusieurs décennies: « une révision de la Constitution pourrait aussi ouvrir la porte à une nouvelle candidature du président Faustin Archange Touadéra. Cette éventualité ferait l’objet d’un référendum si elle devait voir le jour,  c’est au peuple de décider », a répondu Héritier Doneng. Lors de cette rencontre, ce fonctionnaire d’état a aussi évoqué la nécessité de procéder à une révision constitutionnelle en expliquant que la constitution en vigueur avait été adoptée sous un régime de transition. « La loi ne dispose que de l’avenir ». « Aujourd’hui, on ne fait que parler de la transition. Du coup, cet article ne cadre plus au contexte du pays », a-t-il soutenu.

Mawussé

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