Gabon: Le gouvernement de la transition réclame à la France la restitution d’un masque rituel Fang

masque

Un masque rituel Fang amené hors du territoire gabonais en 1917 est objet de bataille juridique entre un couple de retraités qui l’a revendu en 2021 à un brocanteur pour une modique somme de 150 euros, que celui-ci a revendu aux enchères pour 4,2 millions d’euros.

Une affaire qui suscite le gouvernement gabonais qui exige de la justice française de mettre fin à cette bataille entre les vendeurs du masque rituel en question et une restitution du bien aux propriétaires africains, apprend-on de la BBC.

L’histoire remonte en 1917, où un certain René-Victor Fournier, qui travaillait dans l’administration coloniale, a emporté un masque en bois appartenant au peuple Fang du territoire gabonais pour la France. En 2021, les descendants de cet ancien fonctionnaire français vivant dans le  sud de la France ont vendu cet artefact à un collectionneur ambulant pour 150 euros. Ce dernier l’a mis aux enchères et le masque a été adjugé pour 4,2 millions d’euros. Une initiative qui a fait surgir deux contestataires. D’un côté,  un groupe d’activistes gabonais, présent lors de la vente aux enchères au printemps 2022, qui  exige la restitution du masque. De l’autre le couple de retraités qui intente alors une action en justice contre le brocanteur pour qu’il annule la transaction et leur restitue le masque.

Aujourd’hui, le gouvernement de transition, sous le leadership du Président Brice Clotaire Oligui Nguema prend les devants de l’affaire et réclame un rapatriement du masque, affirmant qu’il a été exporté illégalement de son territoire. A l’ouverture du procès  ce 31 octobre à Alès, deux avocats représentant les autorités actuelles du Gabon  demandent à ce que leur intervention soit jugée recevable,

Les avocats se proposent de « parvenir à l’annulation successive des ventes de ce masque, à son rapatriement et à la consignation des fonds ».

Selon les experts, le masque en bois a été fabriqué au XIXe siècle par le peuple Fang pour être utilisé dans les cérémonies de la secte secrète du Ngil, qui a été interdite en 1910 par l’administration coloniale française. On estime qu’il ne reste pas plus de dix masques de ce type dans le monde.

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