Afrique: Le G5 Sahel devenu une coquille vide après la création de l’AES. Quel avenir pour cette coalition moribonde?

G5 Sahel

Pour manque de résultat palpable, le G5 Sahel s’est vu vider de la majorité de ses membres. Après le Mali en mai 2022, c’est le Niger et le Burkina Faso qui en décembre 2023, ont annoncé leur retrait de l’organisation.  Alors que ces trois pays  étaient  la raison même de création de cette organisation en 2014, visant à  trouver une réponse au  terrorisme, et d’offrir des perspectives de développement à cette région économiquement mal en point.

N’ayant pas trouvé satisfaction, ou du moins un brin de solution à la crise sécuritaire qui mine leurs Etats depuis plus de dix ans mais aussi aux défis économiques, le Mali, puis récemment le Niger et le Burkina Faso ont claqué la porte du G5 Sahel, qui se retrouve désormais réduit à deux membres, le Tchad et la Mauritanie.

Il s’agit d’un choix fait « en toute souveraineté » par ces trois pays qui dans leur décision ont précisé qu’ils se retiraient  « de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Si au Mali, il est reproché à la coopération régionale d’être «instrumentalisée» par l’«extérieur», les transitions burkinabè et nigérienne accusent la coalition de « servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel », alors que pour elles, il n’est plus question d’ accepter « le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États ».

A Nouakchott, depuis décembre dernier, l’existence physique du G5 Sahel, ne se réduit désormais qu’à l’immeuble de 4 étages, abritant le siège de l’organisation. Mais, ayant failli à ses objectifs, l’organisation  est dépourvue de son âme avec le départ des 3 pays aujourd’hui dirigés par des pouvoirs militaires, et ayant créé un nouveau bloc, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), dont l’objectif est  de serrer les rangs pour une défense mutuelle, coordonner leurs actions pour une lutte efficace  contre le terrorisme, mais aussi pour la souveraineté de leurs Etats. Seuls les optimistes croient encore en un miracle qui va s’opérer à travers une action diplomatique pour une relance de alliance des Etats de la région. Mais tout porte à croire que c’est un rêve utopique.

Car ayant choisi de ne plus subir aucune sanction injustice et illégitime de la part d’une quelconque organisation téléguidée par les politiques occidentaux, ni se laisse mener par le bout du nez,  les trois pays divorcent de toutes les organisations qui  comme un plomb dans leur aile, constituent un frein à l’épanouissement de leurs peuples et à leur vision d’indépendance totale et du développement économique.

Et pour preuve, les trois pays de l’AES ont récemment fait part de leur retrait de la CEDEAO, afin de se donner une opportunité de construire leur développement endogène bâti sur leurs ressources et capacités.

Il revient aux citoyens de l’Alliance d’épouser la vision de leurs dirigeants, et de travailler à asseoir une véritable solidarité des peuples du Sahel, afin de défendre ses intérêts et accélérer le processus de la libération et du développement. Ceci, afin de déjouer tous les mauvais pronostics que pondent les détracteurs de l’AES et de leurs dirigeants.

Luc FOUROU

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